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| Wanna taste ? [Sidney] | |
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Saule Pendleton ♤ Rebelle Harfang ♤ Pâtissier
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| Sujet: Wanna taste ? [Sidney] Mar 25 Mai 2010 - 14:17 | |
| {Pardooooon *rape aux pieds de Sid'* J'ai grave traîné j'espère que ça te plaira T^T *croise les doigts* Affalé sans ménagement sur le comptoir de la boulangerie pâtisserie « Croustillante » – nom qu’il jugeait plutôt pourri mais on ne discute pas les choix du patron – Saule comptait les heures, faisant rouler les branches de ses lunettes entre ses doigts. Déjà dix-huit heures trente. Plus qu’une demi-heure et… Un sourire s’étala sur ses lèvres alors qu’il tirait doucement sur la bretelle du débardeur gris qu’il portait. Plus qu’une demi-heure. Les trente minutes les plus longues de sa vie. D’autant plus qu’il était tout seul, qu’il était persuadé que personne n’arriverait à cette heure-ci et qu’il savait pertinemment ce que son patron faisait sous le couvert d’une prétendue « négociation » avec le type qui leur livrait de la farine. Comme s’il était dupe. Franchement. Il râla dans son – inexistante – barbe et s’interrogea quelques secondes sur la probabilité pour qu’il gagne un morpion contre lui-même ; nulle, statua-t-il : même contre lui-même, les chances pour qu’il laisse gagner quelqu’un était inexistante. C’était assez pathétique, au fond, mais il chassa rapidement cette idée pour se concentrer sur une tâche ô combien plus importante : avoir l’air le plus effrayant possible pour dissuader les éventuels passants d’entrer dans la boutique. Ca, Saule savait faire. Et mieux que personne, s’il vous plait ! Avec un couteau entre les mains – couteau à bout rond et sans dents, de plus, s’il vous plait – il pouvait faire fuir un mastodonte pour peu qu’il lui lance un de ces regards frigorifiques dont il avait le secret. C’était là une qualité non négligeable, vous ne pensez pas ? Tout du moins, il en était persuadé.
C’est ainsi qu’il se retrouva à jongler avec un couteau à beurre pendant vingt minutes. Ca aurait pu en continuer dix de plus si le couteau n’était pas malencontreusement tombé sur son pied, lui entaillant – certes peu profondément – le pied – oui, ne sortant pas, Saule avait tendance à se mettre pied nu lorsqu’il devait faire la potiche derrière le comptoir tout seul. Qui cela pouvait déranger, après tout ? Personne. Et si ça ne dérangeait personne, il pouvait se le permettre, logique infaillible. Même s’il avait les pieds couverts de farine à la fin de la journée. Remettant avec une classe sans faille une mèche derrière son oreille il se retint – très très fort – de ne pas hurler de douleur – et de trouille, en fait, surtout – face à la plaie qui s’ouvrait assez nettement sur le dessus de son pied – pour les gens objectifs, ceci n’était qu’une éraflure mais Saule n’était pas réputé pour son objectivité, CQFD. S’appuyant dos contre le comptoir, il tenta très héroïquement d’ôter de son pied le couteau à beurre – et si cela prenait des allures de scène de torture il est toutefois bon de signaler que le couteau était posé sur son pied et non pas planté comme son visage pétri de douleur pouvait le laisser sous-entendre. Une vraie chochotte. Un pantin de paille tout mou qui croit faire peur aux oiseaux. Ridicule.
« Bordel de meeeerde », chantonna-t-il avec délicatesse en sautillant sur un pied.
Et là, c’est le drame, comme dirait Pete. La porte de la boutique qui sonne, Saule qui se retourne vivement, perd l’équilibre, se coince les tiffs dans le tiroir caisse et qui s’explose par terre dans un joyeux bruit de désordre ambiant. Le ridicule ne tue pas. Certes. Mais il endommage bien, quand même. Se frottant la tête avec désespoir, il tira sur les cheveux gris pour les sortir du tiroir caisse – entreprise ardue lorsqu’on est occupé à observer avec consternation la personne devant nous mais soit. Lorsqu’il réussit – enfin – il articula péniblement une minuscule phrase à l’attention de son – désormais sans doute perdu – client :
« Bienvenue à la « Croustillante », vous désirez ? »
Et tout ceci sonna de la plus parfaite et exquise politesse. Evidemment.
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| | | Sidney Lisherness ♣ Hybride Chauve Souris ♣ Lycéen
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| Sujet: Re: Wanna taste ? [Sidney] Jeu 10 Juin 2010 - 20:14 | |
| A la sortie du lycée, bon nombre de personnes – élèves comme profs ou passants – haussèrent les sourcils en voyant un hybride chauve-souris filer à toute allure. Puis ils retournèrent à leurs occupations. Sidney était loin d'être aussi calme. Lui qui n'avait jamais été grand sportif allait devoir courir jusqu'à l'arrêt de bus le plus prêt, ce qui faisait tout de même une petite trotte. Bien sûr, l'arrêt de bus en face du lycée ne distribuait pas la ligne qui l'intéressait alors il fallait qu'il aille plus loin encore. Il courrait tout en tentant d'éviter de bousculer quelqu'un ou de rencontrer de trop près un lampadaire. Enfin, après quelques minutes de course, il arriva à destination, essoufflé et les poumons en feu. Évidemment, le banc pour attendre le bus était déjà occupé, il devait donc se contenter d'attendre debout. Chouette.
A dire vrai, il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui même pour cette course contre la montre improvisée. C'était l'anniversaire de son papa, et s'il avait déjà prévu un cadeau – un livre de photographie – il s'était mis d'accord avec son autre père – trop occupé par son entreprise – pour aller chercher le gâteau d'anniversaire. Sauf que. Sur le moment, il ne s'était pas souvenu que leur cher professeur de mathématiques leur avait donné un cours supplémentaire en fin de journée, pour rattraper des heures qu'il avait perdues pour cause d'absence. Ainsi, il avait dû courir pour être sûr d'attraper le dernier bus, celui de dix-huit heures cinq. D'ailleurs, c'était l'heure. Mais il n'était pas étonnant qu'avec un tel trafic, le bus soit en retard. L'hybride chauve souris s'appuya alors contre le mur en attendant de voir son sauveur arriver. La boulangerie fermait à dix-neuf heures. Pourvu qu'il y arrive à temps. Un anniversaire sans gâteau d'anniversaire, c'était simplement impensable.
Il attendit donc. Cinq minutes, puis dix. Il décida d'attendre encore un peu puis de partir si le bus n'arrivait toujours pas. C'est pourquoi, à dix-huit heure vingt, certains habitants d'Animalia Kingdom purent apercevoir une tête brune courir aussi vite que possible vers le centre ville. Mince, c'était tout de même quelque chose, une journée pareille. Ses parents payaient tous les mois pour sa carte de bus et ce dernier ne daignait même pas passer ! Après de longues et douloureuses minutes de course, il arriva devant la boulangerie, soupirant de soulagement en la voyant ouverte. Il arrivait que des commerces ferment parfois plus tôt que l'heure prévu s'ils n'avaient pas beaucoup de client, et étant donné la chance qu'avait eut Sidney cette soirée, il avait craint que ce fut le cas de la boulangerie. L'hybride chauve-souris s'appuya quelques instants sur la façade de l'échoppe pour pouvoir reprendre son souffle, histoire d'être un minimum présentable.
Quand il entra, il ne s'était pas du tout attendu à un spectacle pareil. L'employé venait de s'écrouler derrière le comptoir d'une façon disgracieuse au possible, et si ça avait été un ami, Sidney en aurait certainement rit. Ce n'était pas le cas alors il se mordit simplement la lèvre et s'approcha du comptoir pour vérifier que le jeune homme n'était pas mort. Ce serait bête, il ne pourrait pas avoir son gâteau. Alors il attendit patiemment qu'il récupère ses cheveux pour pouvoir se redresser, un léger sourire en coin au visage. Heureusement qu'il était bien éduqué, parce qu'il se serait fait un plaisir de lancer une pique au serveur. Mais ça ne l'aiderait pas à avoir son gâteau. Du coup, il accompagna même sa demande d'un sourire poli.
« B'soir. Il me faudrait un gâteau d'anniversaire. Euh, pas trop grand, on est trois. »
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| | | Saule Pendleton ♤ Rebelle Harfang ♤ Pâtissier
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| Sujet: Re: Wanna taste ? [Sidney] Sam 31 Juil 2010 - 22:12 | |
| Pendleton releva d’un coup la tête à la mention d’un gâteau. Son regard vacilla dangereusement et c’est le mot « Anniversaire » qui le sortit de sa torpeur alors qu’il appuyait avec un petit rire, ses coudes sur le comptoir. Les gens avaient tendance à penser qu’il y avait un gâteau type pour les anniversaires. Cela avait tout de même tendance à agacer Saule qui, lui, passait son temps à faire des gâteaux de toute sorte pour toute sorte d’occasion ou même pour rien, lorsqu’il s’ennuyait. La demande du gamin, donc, l’ennuyait quelque peu. D’une part parce que, objectivement, à moins de prendre des gâteaux individuels il n’y avait pas de petits gâteaux d’autre part parce qu’il craignait de passer pour un incompétent – encore plus que maintenant – s’il avait l’audace de lui demander ce qu’il entendait par gâteau d’anniversaire. Et il ne supportait pas l’incompétence. Surtout venant de lui-même. Il se gratta la joue d’un air ennuyé puis, adressant un sourire poli au garçon, il se pencha vers lui pour le fixer avec attention, espérant sans doute trouver le gâteau parfait rien qu’en le regardant. Peine perdue. Hm. Il posa ses doigts sur le présentoir en verre, s’accroupissant d’un air absent pour fixer les gâteaux qu’il leur restait. Tarte aux fraises, citron meringué… Un pli anxieux se forma entre ses sourcils et il se releva doucement pour faire face à son interlocuteur.
« Je suis désolé mais je vais devoir vous demander ce que vous entendez par gâteau d’anniversaire. Ou, si vous n’avez pas d’idée, dites-moi juste ce que vous détestez/préférez je pourrai sans doute vous trouver un gâteau qui conviendra. »
Son regard se posa sur l’horloge et sa bouche se tordit en une petite grimace significative. S’il n’avait pas été si tard, sans doute aurait-il proposé au gamin de le lui faire, son gâteau, s’il n’en trouvait pas à son goût ici. Mais il doutait que la petite chauve-souris eut le temps et, lui-même, devait passer chez ses parents dans la soirée. Ce qui l’ennuyait, toutefois, ce fut de songer que le gamin repartirait peut-être insatisfait. Et c’était sans doute ce qu’il détestait le plus : ne pas réussir à satisfaire tout le monde. Pourtant, techniquement, il ne pouvait pas. Mais cela restait tout de même un grand coup pour son ego. Il soupira longuement avant de lancer un regard hésitant au client. Peut-être que…
« Ce que je peux vous proposer, sinon, c’est de prendre trois pâtisseries plutôt qu’un gros gâteau. C’est peut-être moins courant mais ça se fait beaucoup, ces derniers temps, et nos éclairs sont réputés pour être les meilleurs de la ville. »
Ce qui n’était pas faux, objectivement. Et, de toute façon, quel mal à le dire alors que ce n’était même pas lui qui les faisait ? Aucun. Ce n’était pas juste une question de fierté disproportionnée c’était juste un fait – soit dit ici en passant que s’il ne brillait pas par ses éclairs, ses tartes chocolat-banane, elles, faisaient le régal de son patron depuis de longues années. Il enroula d’un air patient une mèche de cheveux autour de son doigt, retournant farfouiller dans sa vitrine à la recherche d’un produit parfait en attendant que l’enfant se décide. Il ne comprenait pas bien l’importance que revêtait les anniversaires et, il devait l’avoué, malgré son statut d’enfant choyé et pourri gâté, il avait du mal à envisage ce qu’une fête aussi incongrue pouvait avoir comme impact. Après tout, quelle idée de fêter le jour où on est né. Qu’a-t-on fait soi-même, ce jour-là ? Pas grand-chose. Enfin bon. Ce n’était pas ses affaires, après tout et, de toute façon, cette incompréhension ne le dispensait pas de faire d’énormes gâteaux pour les anniversaires de Pete et de Lio. Et avec plaisir, qui plus est.
Ses ongles tapotèrent doucement sur le cadran de sa monter pour attirer l’attention du gamin non sur l’heure, mais sur lui. L’heure il s’en moquait un peu, il ne sortirait que deux bonnes heures plus tard mais ça l’ennuierait qu’un autre client se pointe à la suite de celui-ci, l’empêchant de fermer correctement la boutique. C’est pour cela que, sans pour autant se départir de son air habituel de « Tout est normal », il traversa pieds nus la boutique pour aller retourner l’écriteau, le faisant passer d’ « Ouvert » à « Fermé » juste sous le nez d’un vieux monsieur qui manqua de lui hurler dessus en tapant sur la porte en verre avec une sorte d’appendice pleine d’écaille. Une queue, déduisit-il en haussant les épaules. Pas très original. Retournant derrière son comptoir rapidement, il faillit s’excuser de sa tenue avant de se rappeler que t o u t é t a i t n o r m a l et que s’il s’excusait, c’était la ruine de son plan pour détourner l’attention. Bien, bien, bien.
« Vous avez fait votre choix ? »
Sourire en toc, air avenant théâtral. Le parfait vendeur, on vous l’avait dit.
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| | | Sidney Lisherness ♣ Hybride Chauve Souris ♣ Lycéen
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| Sujet: Re: Wanna taste ? [Sidney] Mer 22 Sep 2010 - 14:22 | |
| [Je m'excuse du retard de la réponse, c'est vraiment pas chouette de ma part et pas tellement excusable non plus... >.<]
Sidney fronça les sourcils en entendant le rire du commerçant. Quoi, il se moquait de lui ? Ce n'était vraiment pas la journée choisie pour lui faire des misères, il était d'assez mauvaise humeur comme cela. Il n'y avait d'ailleurs rien de marrant à sa demande et il ne pensait pas que ce soit un sujet de moquerie valable. Un gâteau d'anniversaire c'était simple, il ne demandait pas la lune. Pour lui, il était certain que son vis-à-vis comprenait de quoi il parlait ; un gâteau de fête. Pas le genre de gâteau qu'on amène chez des personnes qui nous invitent à manger. Il fallait qu'il ait l'air un minimum festif pour que ce soit une soirée réussie. Une tarte au pomme banale ne ferait pas l'affaire par exemple. Mais il ne fallait pas qu'il soit trop gros, s'ils étaient trois, un gâteau de six – huit parts serait idéal. Un douze parts finiraient probablement la semaine au fond de la poubelle. Il regarda le jeune homme se baisser pour inspecter la vitrine et pencha légèrement la tête sur le côté lorsqu'il lui demanda de préciser sa pensée.
« Un gâteau de fête, pas un gâteau que les personnes âgées mangent le dimanche après la messe. Il faut que ça fasse joli sur une table, pas le genre de gâteau que tout le monde puisse faire chez soi. Et je suis pas difficile, mais s'il y a des fruits dedans, je préfère. Sinon, c'est pas grave, ce n'est pas pour le mien de toutes façons... »
La chauve-souris haussa un sourcil en voyant une moue sur le visage du vendeur et suivit son regard pour tomber sur l'horloge. Regard qu'il interpréta mal. Qu'est ce que ça voulait dire, qu'il dérangeait ? Heureusement que c'était sa dernière chance d'obtenir un gâteau, sinon, c'était le genre de chose qui le faisaient démarrer au quart de tour et il se serait précipité vers la sortie.
Quand le vendeur osa lui proposer des gâteaux individuels, les yeux de la chauve-souris lui envoyèrent des éclairs – et pas la pâtisserie cette fois-ci... Il n'y avait rien de convivial à manger un gâteau dans son coin, ça, il pouvait même le faire à la cafeteria de son lycée ! De plus, des éclairs, c'était plein de chocolat et s'il aimait ça, il fallait que ça reste des petites quantités. Il était bien plus tenté par la tarte aux fraises ou celle au citron meringué... La chauve-souris réfléchissait d'ailleurs à laquelle des deux il prendrait – il s'était plus ou moins résigné – quand il vit du coin de l'œil le vendeur tapoter sa montre. Encore ?! Mince, tout de même, il pourrait être un peu plus poli que cela. Sidney aussi avait envie de rentrer chez lui, mais ce n'était pas pour autant qu'il le montrait ouvertement et qu'il se plaignait du vendeur. Le fait que ce dernier aille tourner l'affichette pour montrer que l'échoppe fermait, fut la goutte d'eau faisant déborder le vase.
« Je ne vois pas où est le choix quand ma seule alternative pour acheter un gâteau c'est de venir ici et d'avoir affaire à un vendeur qui n'a même pas la décence de cacher son envie que je m'en aille. »
Autant le petit brun avait tendance à rester calme et indifférent, autant aujourd'hui, ce soir, après la course qu'il avait dû faire pour venir à la boulangerie et les autres aléas de la journée, il n'était pas d'humeur. Un Sidney pas d'humeur et fatigué devenait vite un Sidney un peu paranoïaque. Et pour le coup, il n'avait pas envie de rester plus longtemps dans cette satané boulangerie.
« Donnez-moi la tarte au citron. »
Après tout, il n'avait plus de raison d'être poli. Il s'empressa de sortir son porte-feuille histoire d'en finir vite avec le gâteau. Tant pis si ça ne convenait pas à son père, de toutes façons, il n'était pas du genre à se plaindre...
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| | | Saule Pendleton ♤ Rebelle Harfang ♤ Pâtissier
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| Sujet: Re: Wanna taste ? [Sidney] Mer 22 Sep 2010 - 18:17 | |
| Saule écarquilla brutalement les yeux en inspectant son vis-à-vis qui semblait totalement furieux après quelque chose qu’il n’arrivait tout bonnement pas à appréhender. Mais ça ne lui plut pas. Pas du tout. Ça lui foutait même une frousse bleue de se dire qu’un client pouvait repartir mécontent. Alors il secoua doucement la tête, posa une main sur l’épaule du gamin et lui lança un regard qui signifiait clairement « Attend » avant de tourner la clé de la porte de la boulangerie et de rabattre à moitié le rideau dans un bruit fracassant. Saule s’éclaircit doucement la gorge en revenant sur ses pas avec un air franchement désolé et s’assit sur le comptoir, fixant l’enfant droit dans les yeux et se résignant à faire ce qu’au début, il se refusait totalement à faire : lui préparer son gâteau. Sur mesure. Comme ça. En claquant des doigts. Il repassa dans sa tête d’un air concentré ce qu’il aurait à faire, pâte, crème, garniture et puis chassa sa songerie d’un sourire détendu tout en tapotant le comptoir à ses côtés.
« Assieds-toi. »
Il tenta d’avoir l’air le plus avenant possible, serrant ses mains sur ses cuisses, l’air gentiment attentif. Il aimait cuisiner. Il adorait faire des pâtisseries. Et le fait que l’enfant puisse se rabattre sur un gâteau qui pouvait ne pas lui faire plaisir lui filait froid dans le dos. Surtout pour un anniversaire qui avait l’air de lui tenir tant à cœur. Surtout. Parce que Saule n’était pas mauvais bougre et que, la nuit tombante, il recommençait tout juste à émerger. Nouveau regard sur sa montre. Bon. Il avait le temps de faire son gâteau et de raccompagner le gosse s’il était trop tard puis de passer chez ses parents s’il les appelait avant. Ça allait le faire. Oui. Oui. Oui. Enfin il espérait.
« J’ai plein de trucs dans la réserve. Si je te fais un gâteau sur mesure, ça te va ? Genre je peux faire un crumble poire, pêche, framboise ou hm… En fait je peux faire à peu près tout ce qui te tente. Ou un gâteau un peu comme un fraisier mais avec plein d’autres fruits — ceux que tu préfères. »
Ce n’était pas de la vanité ou même de l’orgueil mal placé. S’il faisait la proposition c’est qu’il était certain de pouvoir le faire et de pouvoir le faire bien, qui plus est. Et si ça pouvait chasser l’air contrarié de la mini chose, c’était très bien et ça le rendait même un tant soit peu heureux : au moins, ses efforts auront servi à quelque chose. Malgré tout, il sentait que les choses étaient un peu plus compliquées que ça et il s’en voulait de n’avoir pas assez fait attention et de l’avoir tutoyé sans même poser la question. Ça le mettait mal à l’aise d’avoir risqué de froisser un client et il secoua ses longs cheveux argentés pour se reconcentrer sur le gâteau qu’il tentait d’élaborer mentalement pour gagner du temps. Au même moment, il visitait en esprit la cuisine pour localiser ses instruments et autres ingrédients, le nez un peu plissé tant sa concentration était grande. Et puis il tapota doucement la tête de l’enfant et sauta au bas du meuble, lui faisant gentiment signe de le suivre, comptant au passage sur ses doigts les dosages pour la pâte et toutes ces petites choses apparemment insignifiantes qui prennent beaucoup plus d’ampleur dès que l’on manque de temps. Comme maintenant. Il se mordilla doucement la lèvre inférieure et claqua doucement des doigts, un sourire aux lèvres :
« Sinon… Je peux… Faire une génoise fourrée à la crème de poire avec un mini glaçage au chocolat. »
Il débordait d’idée. Oui. C’était un fait. D’autant plus si ça pouvait sauver la soirée du mioche. Et puis il était sûr que, comme à son habitude, il ferait trop de pâte et qu’il pourrait concocter un second gâteau pour Pete et Lio pour se faire pardonner son retard. Parfait.
« Alors ? Tu te rabats quand même sur la tarte au citron ? » | |
| | | Sidney Lisherness ♣ Hybride Chauve Souris ♣ Lycéen
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| Sujet: Re: Wanna taste ? [Sidney] Lun 27 Sep 2010 - 16:03 | |
| En voyant le vendeur s'approcher de lui, Sidney fronça les sourcils. Qu'est ce qu'il voulait maintenant ? La main qui se posa sur son épaule le fit sursauter et il fit rapidement un pas en arrière. Puis il vit le jeune homme partir fermer la porte et descendre les stores, le cœur de l'hybride rata un battement. Il n'allait tout de même pas l'enfermer simplement parce qu'il avait un peu râlé ? Ça ne lui semblait pas être une raison suffisante... Et si jamais il les avait isolé pour l'assassiner, ni vu ni connu ? Pourtant, le blond n'avait pas une tête de psychopathe, mais quand même, avec certaines personnes, on ne savait jamais. La main de la chauve-souris se précipita vers sa poche pour se saisir de son téléphone portable. S'il voyait qu'il l'approchait d'un peu trop près, il appellerait directement un de ses pères, ou même la police. Pas que ça ne lui soit d'une grande aide si jamais il se faisait tuer dans l'instant, mais au moins, il aurait mis quelqu'un au courant. Même si, non seulement, il n'avait aucune envie de mourir. En plus, ce n'était pas le bon jour. Ses parents n'apprécieraient pas du tout et puis si en plus il se faisait assassiner le jour même de l'anniversaire de son père, ce serait inconcevable. L'air désolé du boulanger ne le rassura pas un poil ; même un grand malade pouvait avoir l'air désolé avant d'assassiner sa victime.
Sidney déglutit difficilement lorsqu'on lui demanda de s'asseoir. Bon, ça, il pouvait faire, surtout si ça lui permettait de rester en vie. Son vis-à-vis avait l'air tout à fait pensif, ce qui n'était pas pour rassurer le petit brun. Mais lorsque le vendeur se lança dans une explication concernant ses gâteaux et surtout celui qu'il pourrait lui faire, Sidney en resta comme deux ronds de flan. Certainement que sa surprise – comme son soulagement – devait être visible parce qu'à ce moment, il était loin de penser à la cacher. Sa seule pensée était qu'il ne serait pas mort d'ici la fin de la soirée. Mais dès qu'il pensa un peu plus à la situation, il se sentit incroyablement honteux. D'abord, parce que visiblement il s'était énervé sans raison et surtout parce qu'il avait commencé à paniquer pour rien et à se faire des films tous plus incohérents les uns que les autres. Il était tellement honteux et embarrassé que le rouge lui monta rapidement aux joues. Tandis qu'il réfléchissait à une excuse qui soit cohérente et qui puisse rattraper son impolitesse (voire sa grossièreté) précédente, un tapotement se fit sentir sur le haut de son crâne. Une moue se dessina alors sur les lèvres de Sidney, un peu déçu une fois encore d'être traité comme un enfant. Coupé dans sa démarche d'excuse, il suivie sagement le vendeur, jusqu'à ce qui semblait être les arrières de la boulangerie.
Les joues toujours un peu rouges, un petit sourire éclaircit ses lèvres à l'énonce de la génoise. Il ne savait pas quel genre de personne était capable de dire non à un tel dessert, mais une chose était sûre : lui n'en faisait pas partie. Tout de même, le petit brun se sentait toujours piteux d'avoir envoyé paître d'une telle façon quelqu'un qui, finalement, était prêt à travailler en plus pour réaliser son gâteau. Et puis, c'était un peu de sa faute aussi s'il était arrivé juste avant la fermeture, il devait donc en assumer les conséquences. Même si l'idée de la génoise était incroyablement tentante.
« Mmh... C'est gentil, mais je ne voudrais pas vous déranger plus que nécessaire... Je veux dire, normalement, vous ne servez plus de clients à cette heure-là... » Il hésita un moment avec de reprendre. « Mais si jamais ça ne vous dérange vraiment pas, la génoise fait très envie... »
Le Sidney qui s'était énervé il y a quelques minutes sans raison apparente était bien loin. La chauve-souris se sentait vraiment mal à l'aise et ne voulait pas s'imposer plus qu'il ne l'avait déjà fait, même si c'était pour obtenir le vrai gâteau d'anniversaire dont il parlait plus tôt. Mais si le vendeur tenait vraiment à lui faire...
« Si c'est le cas, je peux vous aider pour le préparer... Enfin, je suis pas un professionnel, mais je peux faire des choses simples, pour que cela aille plus vite. »
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| | | Saule Pendleton ♤ Rebelle Harfang ♤ Pâtissier
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| Sujet: Re: Wanna taste ? [Sidney] Mer 6 Oct 2010 - 6:01 | |
| Un rire joyeux secoua Saule alors que l’adolescent semblait se détendre d’un coup. A vrai dire, il ne s’était même pas rendu compte que son comportement avait pu le mettre mal à l’aise, le rendre méfiant ou même lui faire peur. Peu à cheval sur les conventions, il ne prêtait pas assez attention à la portée de ses actes ou même de ses paroles. Tant pis, ce qui était fait, était fait et maintenant que le malentendu était dissipé, Pendleton allait pouvoir se mettre au travail. Il accueillit l’offre de la petite bestiole avec un sourire reconnaissant et posa ses mains à plat sur le plan de travail, récapitulant brièvement la liste des choses qu’il allait devoir faire. Demi tour, marche, il attrapa une feuille en papier, un crayon, et gribouilla la recette improvisée sur une feuille en papier, n’omettant rien des étapes à réaliser pour que son aide cuistot ne s’emmêle pas les pinceaux. Cela ne le gênait pas, de se faire aider d’un client, bien au contraire. Il était évident, cependant, qu’il lui ferait payer la pâtisserie bien moins chère que prévue pour la peine qu’il s’était donné ce qui, à vrai dire, lui semblait à la fois logique et normal. Il n’allait pas le faire travailler pour rien, encore moins alors qu’il avait proposé son aide aussi spontanément. Il posa doucement la feuille sur la table, attacha ses cheveux en un geste vif et couru un peu partout dans la cuisine, réunissant en un tour de main tous les ingrédients qu’il leur fallait pour mener à bien la recette. Un sourire amusé au bout des lèvres, il coiffa d’une charlotte la tête de son apprenti, prenant bien soin d’y loger tous ses cheveux avec une douceur peu habituelle fruit du soin qu’il mit à ne pas blesser les deux mignonnes oreilles qui dépassait du crane du petit hybride.
« Tu vas voir, ça va être rapide. », il pointa du doigt la recette et lui indiqua deux ou trois opérations qu’il pourrait effectuer sans risquer de gêner ses mouvements. « Si tu pouvais commencer par laver, éplucher et couper les poires en petits bouts, tu m’aiderais beaucoup. Si tu as un problème, tu n’hésites pas à arrêter, d’accord ? C’est déjà gentil de ta part d’essayer. »
D’autant plus que ce n’était pas son boulot – de toute façon le gamin ne devait pas avoir de boulot à proprement parlé – et Saule sourit doucement en songeant qu’il devait avoir à peu près l’âge qu’il avait lorsqu’il avait commencé la cuisine sérieusement. Il beurra et farina un plat qu’il mit au frais avant de se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre le paquet de farine qu’il avait mis en hauteur lorsqu’il s’était aperçu que les courants d’air de la cuisine dispersait la poudre blanche lorsqu’il restait sur le plan de travail. Le paquet de farine atterrit sur la table avec un « Pouf » peu engageant, aspergeant de la tête au pied l’hybride harfang qui ne put retenir une pluie d’injures monstrueuses envers sa maladresse chronique. C’est alors que, couvert de blanc de la tête aux pieds, il se rendit compte, qu’au final, il ne savait même pas pour qui il faisait son gâteau. Chose problématique s’il devait rajouter des décors en sucre sur le dessus ou même l’agrémenter d’un « Joyeux anniversaire machin » tracé en pâte sucré. En même temps, se disait-il tout en cassant des œufs dans un bol en inox avant de rajouter une bonne dose de sucre, il avait peur de passer pour un être indiscret voir même franchement agaçant, ce qui n’était pas son but. Toutefois, ce n’était pas comme s’il avait franchement le choix et il s’éclaircit la gorge en relevant le regard vers le lycéen, l’air un peu embarrassé :
« Au fait, dis, tu veux que je rajoute une inscription sur le gâteau ? A quel nom ? » Il grimaça avant d’ajouter d’un ton un peu contrit, un peu moins vif, beaucoup plus engageant. « Je m’appelle Saule Pendleton, au fait. »
Oui, parce que, se disait-il, c’était la moindre des choses de se présenter, à présent qu’ils se retrouvaient à cuisiner à deux. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’hésita pas à se pencher au-dessus du plan de travail pour essuyer une tâche de farine qui maculait la joue du jeune garçon avant d’essuyer ses mains sur son tablier soigneusement, lançant les plaques du four pour mettre en place son bain-marie, tapotant ses doigts sur le métal du four, impatient.
« Hey, au fait, tu ne me déranges pas du tout. J’aime cuisiner et le client est roi. », il lui lança un sourire par-dessus son épaules. « Alors c’était la moindre des choses. »
Et, à cet instant, Saule était plus sérieux que jamais, barbouillé de farine comme il l’était. | |
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| Sujet: Re: Wanna taste ? [Sidney] Mar 23 Nov 2010 - 17:49 | |
| La chauve-souris, maintenant plus calme, regarda patiemment le pâtissier tandis qu'il notait la recette. Il sursauta un peu en sentant quelque chose sur sa tête mais se laissa faire quand il vit de quoi il s'agissait. Ses oreilles étaient un peu à l'étroit dans la charlotte mais au moins l'harfang avait fait attention à ne pas lui faire mal. Sidney acquiesça avec un léger sourire à la proposition qui lui était faite ; préparer les poires, ça, il devrait y arriver quand même. Après tout, il avait l'habitude d'aider ses pères quand ils faisaient la cuisine et généralement c'était lui qui s'occupait des pâtisseries. Surtout des fruits. Après tout, il ne mangeait pratiquement que de ça. Le pâtissier semblait inquiet que cela soit une tâche trop dure pour Sidney alors que même un enfant de dix ans pourrait faire ça. Il ne voyait pas en quoi il pourrait avoir des difficultés, les poires n'étaient pas si méchantes que ça. Il les lava consciencieusement avant de les éplucher. Pour lui proposer son aide était loin d'être « gentil », il trouvait cela simplement normal. Il dérangeait déjà assez le harfang en le faisant travailler en plus de ses heures normales.
« C'est normal, je vous fais travailler en plus... »
Alors qu'il s'était armé d'un économe pour éplucher les poires, Sidney sursauta en entendant un « Pouf » sonore et haussa un sourcil en découvrant le paquet de farine sur le plan de travail. Il releva la tête et ne put s'empêcher de pouffer à la vue du pâtissier couvert de farine. Ah ben, pour le coup, le jeune homme avait tout du harfang des neiges ! Un grand sourire aux lèvres, Sidney s'attela à couper les poires cette fois-ci, tachant d'être un peu discret pour qu'on ne croit pas qu'il se moquait du pâtissier. La situation était simplement cocasse, il ne pouvait pas faire autrement qu'être amusé. La chauve-souris haussa un sourcil quand on lui demanda s'il voulait personnaliser le gâteau. Oh, il ne s'attendait pas à ce qu'on lui propose cela mais il n'était pas du genre à dire non !
« Hum, un 'Joyeux Anniversaire Patrick' c'est possible ? » Il aurait bien mis « papa » à la place mais le gâteau venait aussi de son autre père donc ce serait le plus pratique. « Moi c'est Sidney Lisherness. »
Il s'était attendu à beaucoup de chose en venant acheter ce gâteau mais certainement pas à faire connaissance avec le pâtissier, et à faire le gâteau avec lui. Mais finalement il s'amusait pas mal donc c'était loin de le déranger. Et puis... S'il râlait au début, maintenant qu'il était juste à côté de... Saule donc, il pouvait remarquer que même couvert de farine, il n'était pas désagréable de le regarder. Il semblait légèrement plus vieux que lui mais ce n'était pas trop le genre de chose qui posait problème à la chauve-souris. Il tâcha de vitre reprendre ses esprits alors qu'il terminait de couper la dernière poire. Jusqu'à ce qu'une main vienne caresser sa joue et le fasse sursauter. Il se rendit compte en le voyant essuyer ses mains sur son tablier, qu'il avait certainement enlevé de la farine de sa joue. Mais cela ne l'empêcha pas de rougir. A cet âge là, il en fallait très peu et surtout pour Sidney. Heureusement, le pâtissier reprit bien vite la parole, lui permettant de reprendre contenance.
« Merci quand même, peu de personnes l'auraient fait... Et puis, je voudrai pas vous retenir si jamais vous êtes attendu. »
Après tout, peut-être Saule avait-il prévu de rejoindre son petit-ami. Ou même de faire une soirée entre amis. Sidney avait tendance à culpabiliser facilement pour pas grand chose une fois qu'il était parti dans cette direction, aussi changea-t-il vite de sujet.
« C'est vous qui faites tous les gâteaux de la vitrine ? Ils sont super bien faits et pourtant, vous avez l'air super jeune, ça fait longtemps que vous travaillez ? »
Puisqu'ils s'étaient présentés l'un à l'autre et qu'ils se retrouvaient coincés à attendre que le four daigne faire son travail, Sidney estimait qu'il avait le droit d'être curieux. D'ailleurs, Saule avait aussi le droit de refuser de répondre à ses questions et la chauve-souris ne s'en familiariserait pas... | |
| | | Saule Pendleton ♤ Rebelle Harfang ♤ Pâtissier
Date d'inscription : 04/05/2010
Nombre de messages : 14 Muffins : 6
| Sujet: Re: Wanna taste ? [Sidney] Mar 1 Fév 2011 - 19:26 | |
| Tout accaparé qu’il était par sa préparation qu’il mélangeait à présent rapidement, il lui tournait le dos. Ça ne voulait pas dire qu’il ne l’écoutait pas, non, loin de là. Au contraire, même, il écoutait avec attention le babillage de son compagnon, le regard fixé sur sa mixture. Tout cela lui semblait prendre une tournure favorable. Continuant à touiller avec dextérité, il lança un regard étonné à son aide provisoire, l’air de ne plus savoir sur quel pied danser. En effet, si Saule appréciait les compliments à leur juste valeur, il ne pouvait s’empêcher de se sentir gêné de les entendre formuler en sa présence, préférant de loin les imaginer, loin, loin, loin de lui. De plus, il ne s’attendait pas à ce qu’on lui pose une question un brin plus personnelle. Il n’était pas de ces gens qu’on cherchait à connaître. C’était écrit. Il éluda cependant cette pensée d’un geste de la tête qui fit tinter plusieurs de ses boucles d’oreilles les unes contre les autres avant de s’humecter les lèvres, bien contraint de répondre à une si charmante question.
« En fait », commença-t-il en incorporant de la farine de la pâte qu’il venait de sortir du bain-marie. « C’est un peu compliqué. J’ai dix-neuf ans, si tu veux tout savoir, et à seize ans, je suis plus ou moins sorti du système scolaire pour venir travailler ici. Mais j’ai commencé à cuisiner des pâtisseries au début du collège. » Un petit rire filtra entre ses lèvres. « Et merci pour les gâteaux de la devanture mais je ne les ai pas fait seul. »
Ce n’était pas une fausse modestie ou quoi que ce soit de ce type, non. En fait, Saule rendait juste à César ce qui était à César. Il n’avait pas appris seul et sans le propriétaire de la pâtisserie, sans doute n’aurait-il jamais progressé de la façon dont il l’avait fait, rapidement et consciencieusement, prenant bien le temps d’intégrer toutes les nuances subtiles des mélanges sucrés qu’il affectionnait tant. Il sortit les plats qu’il avait réservés et y versa la pâte avant de les enfourner au four, jetant un coup d’œil à la grande horloge pour calculer une demi-heure. Il prit soin de ne pas fermer totalement la porte du four pour faire circuler l’air pendant la cuisson et finit par s’asseoir sur le plan de travail, se posant quelques secondes le temps de se rappeler de quelle façon il faisait sa crème aux poires.
« Ne culpabilise pas, je devais juste voir mes parents ce soir, ils ne s’offusqueront pas d’un pas de retard. », ajouta Saule pensivement en se frottant les mains pour en déloger des restes de farine qui lui arrachèrent un éternuement. « Et toi, Sidney, alors, tu fais quoi dans la vie à part fêter dignement les anniversaires ? »
Il lui lança un sourire taquin, dénué de toute méchanceté, il alla chercher tout ce dont il aura besoin pour préparer sa crème, attrapant au passage, aussi, le blender qui lui servirait à les réduire en purée. Faisant préchauffer au passage du lait et de la maïzena dans une casserole, il versa les poires et une bonne dose de sirop dans le récipient avant de se tourner vers l’adolescent pour le prévenir que cela allait faire un peu de bruit – logique, me direz-vous, mais autant prévenir, tant qu’à faire. Une fois les poires réduites en purée, il versa sa purée dans le lait chaud, s’en désintéressant pour quelques minutes.
« Tes parents ne risquent pas de s’inquiéter au fait ? Il est un peu tard pour traîner dans les rues… »
Saule pouvait bien parler, certes, mais ce dernier avait une excuse béton sous forme de justificatif médical et il se ferait un plaisir de l’agiter sous le nez du mioche s’il lui faisait l’affront de lui répliquer quelque chose au propos du fait que lui rentrerait sans doute encore plus tard. Il secoua la tête en riant et recala une mèche de cheveux derrière son oreille tout en surveillant avec attention la crème de poire qu’il mélangeait avec conviction, le nez presque dans la casserole. Tout devait être parfait, il en allait de sa réputation – et si elle était encore à faire, il ne souhaitait tout de même pas la voir partir sur de mauvaises bases, c’était la moindre des choses. Tout à ses préoccupations, il ne s’aperçut pas que sa crème était prête et risquait sérieusement de brûler. Il eut un petit cri avant de la sortir brutalement du feu, manquant au passage de s’en renverser dessus et de se brûler particulièrement sérieusement. Remis de ses émotions, il monta la crème fraiche en chantilly avant de l’incorporer à son mélange pour le mettre au frais.
Il eut soudain un flash. Une grimace désolée.
« Par contre. Je. La crème est censée reposer une heure pour être vraiment bien… Je peux tenter de la mettre au freezer si tu préfères pour réduire le temps mais je peux pas vraiment… Te garantir le résultat. »
Il eut l’air vraiment contrit et embarrassé, se mordant la lèvre inférieure avec culpabilité. T’es un boulet, Saule, sérieux. | |
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